Ste Angèle Merici, fondatrice des « Ursulines » († 1540)



Sainte Angèle Merici
Vierge, fondatrice de la

« Congrégation des Ursulines »

 

A

ngèle (Angela) Merici naît le 21 mars 1474 à Desenzano, sur le lac de Garde. Ses parents, profondément chrétiens, désiraient que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils avaient fait un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaillait sous le regard de Dieu et récitait la prière en commun. Une lecture dans un livre de piété ou dans la Vie des saints terminait la journée.

 

À ces pieuses pratiques, Angèle ajoutait les rigueurs de la pénitence. Elle voua sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonça le jour même à toute parure. Elle perdit son père vers l'âge de treize ans ; sa mère mourut deux ans plus tard. Un oncle nommé Barthélémy la prit alors chez lui et s'attacha à favoriser ses pratiques de dévotion. Six ans s'écoulèrent avant que Dieu vienne lui ravir son unique sœur de sang et de sentiments ; le décès de l'oncle Barthélémy suivit de près cette perte vivement ressentie.

 

Doublement orpheline, Angèle rentra à la maison paternelle, acheva de se dépouiller de tout ce qu'elle possédait et se livra aux plus grandes austérités. Elle était alors âgée de vingt-deux ans. Afin de se sanctifier plus sûrement, elle s'affilia au Tiers-Ordre de Saint-François d'Assise.

 

En 1506, un jour qu'elle travaillait aux champs, une lumière éclatante l'environna soudain. Angèle vit une échelle s'élever du sol jusqu'au ciel et une troupe innombrable de vierges qui en parcouraient les échelons, soutenues par des anges. Une des vierges se tourna vers elle et lui dit : « Angèle, sache que Dieu t'a ménagé cette vision pour te révéler qu'avant de mourir tu fonderas, à Brescia, une société de vierges semblable à celles-ci. »

Dieu fournit à sa servante les moyens de réaliser cet oracle, seulement vingt ans après la mémorable vision.

 

La réputation de sainteté d'Angèle Merici s'était répandue jusque dans la ville de Brescia. Les Patengoli, riche famille et grands bienfaiteurs des œuvres pies, habitaient cette cité. En 1516, ayant perdu coup sur coup leurs deux fils, ils invitèrent Angèle à venir habiter avec eux pour les consoler dans leur peine. À partir de ce moment, Angèle se fixa à Brescia, édifiant la ville par ses vertus. Chaque jour, on la voyait en compagnie de jeunes filles de son âge, rassembler les fillettes et leur enseigner la doctrine chrétienne, visiter les pauvres et les malades, instruire les grandes personnes qui venaient, en foule, écouter leurs conférences. Ces pieuses filles s'ingéniaient à rechercher les pécheurs jusque dans leur lieu de travail.

 

Suivant une pratique très usitée à cette époque, Angèle entreprit plusieurs pèlerinages. Comme elle se rendait un jour à Jérusalem avec un groupe de pèlerins, une mystérieuse cécité se déclara dans la ville de Candie, l'affligeant tout le reste du parcours, pour ne cesser qu'à son retour exactement au même endroit où elle avait perdu l'usage de la vue. Dans cette pénible circonstance, Angèle vit comme un symbole du renoncement qui devait être à la base de tous ses projets. En 1525, le pape Clément VII (Giulio de' Medici, 1523-1534), instruit des vertus et des miracles d’Angèle, lui réserva un accueil des plus bienveillants.

 

Le souvenir de la merveilleuse vision demeurait toujours au fond de son cœur. Un jour, Angèle réunit douze jeunes filles qui désiraient tendre à la vie parfaite. Elle leur proposa de mener une vie retirée dans leurs demeures et les rassemblaient fréquemment pour les former à la pratique des vertus chrétiennes. En 1533, ce noviciat achevé, Angèle Merici leur révéla son plan, leur démontrant que l'ignorance religieuse était la cause des ravages exercés par le protestantisme et que la fondation d'une société de religieuses d'une forme nouvelle pour l'époque, unissant la vie contemplative à l'instruction des enfants, constituerait un remède efficace à l'état déplorable qui régnait dans l'Église.

 

Afin de mieux atteindre toutes les âmes dans le besoin, la fondatrice implanta les bases d'un Ordre sans clôture. Ses sœurs parcouraient les prisons et les hôpitaux, recherchaient les pauvres pour les instruire et rompaient généreusement leur pain avec eux. Remontant le cours du mal jusqu'à sa source, Angèle Merici pensait qu'on ne pouvait réformer les mœurs que par la famille, laquelle dépendait surtout de la mère. Elle réalisait que la mauvaise éducation des jeunes filles provenait de la carence de mères chrétiennes. Dans les desseins de Dieu, la Congrégation des Ursulines devait rayonner à travers le monde par l'éducation des jeunes filles.

 

Le 25 novembre 1535, à Brescia, les premières religieuses du nouvel institut prononcèrent les trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, ajoutant celui de se consacrer exclusivement à l'enseignement. Mère Angèle Merici plaça sa congrégation sous le patronage de sainte Ursule.

 

Dieu l'avait gratifiée des dons éminents de science infuse et de prophétie. Elle parlait latin sans l'avoir étudié, expliquait les passages les plus difficiles des Livres Saints et traitait les questions théologiques avec une si admirable fermeté et précision, que les plus doctes personnages recouraient volontiers à ses lumières. Ses dernières années furent marquées par de fréquentes extases.

 

Elle meurt le 27 janvier 1540. Pendant trois nuits, toute la ville de Brescia contempla une lumière extraordinaire au-dessus de la chapelle où reposait son corps qui s'est conservé intact de toute corruption.

 

Angela Merici a été béatifiée, le 30 avril 1768, par Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769), et canonisée, le 24 mai 1807, par Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) dans la Basilique de saint Pierre.

Pour un approfondissement :

>>> Figlie di S. Angela Merici



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