Sainte Hedwig von Andechs (Hedwige d’Andechs) Duchesse de Silésie
edwige, née vers 1179, est la fille de Berthold IV von Diessen, comte d’Andechs et duc de Méranie, comte de Tyrol et prince de Carinthie et d’Istrie, et de son épouse Agnès de Wettin Misnie. Sa sœur Gertrude a épousé André II, roi de Hongrie : de ce mariage est née Élisabeth de Hongrie. Sa sœur Agnès a épousé Philippe Auguste, roi de France. Sa sœur Mechtilde, est devenue abbesse de Kissingen. Hedwige est élevée à l'abbaye des Bénédictines de Kitzingen.
À 12 ans, elle épouse Henri Ier le Barbu, duc de Silésie ; la date précise et le lieu de la cérémonie du mariage d'Hedwige avec Henri le Barbu ne sont pas connus. Elle mit au monde sept enfants, dont quatre moururent en bas âge. Après la mort de ses frères et de son père, Henri le Barbu, comme unique successeur, accéda au pouvoir en 1202. Hedwige devint alors duchesse de Silésie. Profondément enracinée dans ce milieu, s'étant familiarisée avec la langue, ayant appris à connaître le pays et ses habitants, elle ne resta pas sans exercer une influence sur l'activité de son mari. Elle prêta son appui à des projets politiques de celui-ci et, par l’intermédiaire de ses frères et sœurs, elle lui facilita des contacts internationaux. Non sans son initiative, sa fille Gertrude fut fiancée à Otto Wittelsbach, et les filles du roi de Bohême, Anne et Agnès, devinrent ses belles-filles. Des effets durables de sa collaboration avec son mari se manifestent à travers de nombreuses fondations d'églises, faites dans le cadre du processus d’aménagement de nouvelles bourgades en Silesie.
La plus célèbre fondation ducale en Silésie fut le monastère des cisterciennes de Trzebnica (en allemand, Trebnitz), fondé en 1202 à l'initiative d'Hedwige. Son frère Ekbert, évêque de Bamberg, y envoya un groupe de moniales du monastère de la Vierge Marie et Saint-Théodore à Bamberg, avec Petrissa, ancienne éducatrice d'Hedwige, comme première abbesse de Trzebnica. Richement dotée par Henri le Barbu, l'abbaye commença vite à rayonner une intense vie religieuse. A partir de 1208, elle se peupla de religieuses polonaises ; en 1212, la fille d'Hedwige, Gertrude, devint cistercienne à Trzebnica et, avant 1232, elle en fut nommée abbesse. Les démarches d'Hedwige amenèrent en 1218 à faire admettre l'abbaye de Trzebnica comme premier monastère féminin dans l`Ordre de Cîteaux. La dot importante, dont Hedwige disposait librement, lui permirent d'organiser un hôpital ambulant auprès de la cour, destiné aux pauvres, d'entretenir un hôpital pour les lépreux à Sróda, ainsi que d'organiser un hospice. Dans ses domaines, elle réduisit les redevances des paysans, faisant des provisions qui permirent de supporter plus facilement les calamités dues aux inondations et à la famine (1221-1222). Elle influença les décisions de son mari en adoucissant souvent ses jugements, ce qu’elle concevait aussi comme son devoir envers le pays. Des événements pénibles vécus en 1208-1213 (la succession des décès de ses enfants, des adversités touchant sa lignée, l'exil de ses frères et, surtout, l'assassinat de sa sœur Gertrude, reine de Hongrie), augmentèrent chez Hedwige l'esprit d'expiation et le désir de consacrer sa vie à des actes de charité.
Après vingt années d'union, Hedwige obtint de son mari le consentement à la séparation, confirmée par un vœu solennel. Dès ce moment, elle résida au monastère de Trzebnica, partageant avec les religieuses les devoirs résultant de la règle. Elle prit l'habit cistercien, mais elle ne fit pas de vœux monastiques, même après la mort d'Henri le Barbu, inspirée sûrement par la volonté de disposer librement de ses biens. La renommée de la sainteté de sa nièce Élisabeth de Thuringe (morte en 1231, canonisée en 1235) et la spiritualité franciscaine l'incitaient à multiplier des pratiques expiatoires, à soigner les malades, à entourer de soins les prisonniers et les pauvres. L'invasion des Tartares en 1241, au cours de laquelle périt son fils Henri le Pieux (Henryk Pobozny) dans la bataille de Legnica (Liegnitz), fut vécue par Hedwige à Krosno sur l'Odra, ensemble avec les moniales et sa belle-fille. Épuisée par son activité caritative et par une rigoureuse ascèse qui de son vivant déjà lui assurèrent un grand prestige, Hedwige mourut à Trzebnica en octobre 1243.
En se basant sur la date de l’anniversaire célébré au monastère de Trzebnica encore avant sa canonisation, on admet comme date précise de sa mort le 14 octobre. Après la mort d'Hedwige, son culte se propagea vite et des foules toujours plus grandes affluèrent auprès de sa tombe à Trzebnica, venant de Silésie, de Grande-Pologne, de Poméranie, de Lusace et de Misnie. La demande de canoniser Hedwige, présentée par sa fille Gertrude, abbesse de Trzebnica, et par l’épiscopat polonais, fut appuyée par des princes polonais et par le roi de Bohême. La mort du pape Urbain IV (Jacques Pantaleon, 1261-1264) retarda la chose mais déjà son successeur Clément IV (Guy Foulques, 1265-1268) canonisa Hedwige le 26 mars 1267, à Viterbe.
Au cours des temps, la fête liturgique fut célébrée à des jours différents du 14 au 17 octobre.
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