Bse Espérance de Jesus, religieuse et fondatrice († 1983)



Bienheureuse Esperanza de Jesús
Religieuse, mystique et fondatrice des :
Siervas y los Hijos del Amor Misericordioso
(Servantes et Fils de l'Amour Miséricordieux)

Esperanza de Jesús, dans le siècle María Josefa Alhama Valera, naît le 30 septembre 1893 en Espagne, à Santomera, dans la province de Murcie. Elle est l’aînée de neuf enfants, d'une famille très pauvre : le papa, José Antonio, est un ouvrier agricole occasionnel.

Entre sept et huit ans, elle est introduite dans la maison du curé de Santomera, où elle est éduquée par les deux sœurs du prêtre.
À neuf ans environ, elle est animée du grand désir de faire sa première communion. À cette époque là, cette cérémonie était repoussée à l'âge de douze ans. Un matin, alors qu'un prêtre, venu de l'extérieur, célèbre la Sainte Messe, Josefa en profite pour « 
voler Jésus » et elle commence avec Lui une relation d'intimité qui durera toute la vie.

Dans la fleur de la jeunesse, grandit en Josefa le désir de consacrer toute sa vie à son ami Jésus et aux gens pauvres et nécessiteux qu'elle connaît bien. Désireuse de comprendre la volonté de Dieu, elle s’approche des lieux de la souffrance humaine. 
« 
En passant dans une salle d’hôpital, avec la sœur chargée du service, j'avais remarqué un pauvre homme en fin de vie, qui râlait et souffrait beaucoup... Je le désignai à la sœur, pensant qu'elle ne s'en était pas aperçue... La sœur s'approcha du lit du moribond, lui couvrit le visage du drap... et partit. J'en restais très secouée et j'éprouvais beaucoup de peine pour cet homme qui souffrait ; la sœur s'en aperçut et me dit : “Tu verras qu'avec le temps, ton cœur aussi s'endurcira !” Et moi : “Cela me suffit : avant que mon cœur ne s'endurcisse, moi, je m'en vais” ». (Exhortations)

Le 15 octobre 1914, à l'âge de 21 ans, elle entre à Villena, chez les Filles du Calvaire, dans le dernier et très pauvre couvent d'une communauté en voie d'extinction. Là, au moment de sa profession religieuse, elle reçoit le nom d'Espérance. Les filles du Calvaire s'unissent ensuite à l'Institut des Missionnaires Clarettines, vouées à l'enseignement. Mère Espérance entre, elle aussi, dans le nouvel Institut.
Le Bon Jésus, comme elle l'appelle, la prépare à la mission qui l'attend. Elle collabore avec un Dominicain, le Père Arintero, dans la diffusion de la spiritualité de l'Amour Miséricordieux. Le Seigneur l'unit mystérieusement à Sa Passion et lui fait expérimenter intensément son amour afin qu'elle le communique à tous :
« 
Aujourd'hui, 5 novembre 1927, j'ai été distraite, c'est-à-dire que j'ai passé une partie de la nuit hors de moi et très unie au Bon Jésus, et Lui m'a dit que je dois faire en sorte que les hommes le connaissent, non pas comme un Père offensé par les ingratitudes de ses enfants, mais comme un Père plein de bonté qui cherche par tous les moyens de réconforter, d'aider et de rendre heureux ses enfants, qu’il suit et cherche avec un amour infatigable comme s'il ne pouvait être heureux sans eux. » (Journal 5-11-1927)

Le discernement se poursuit, entre épreuves et incompréhensions, jusqu'à ce que, dans la nuit de Noël 1930, à Madrid, dans un appartement loué et dans la pauvreté la plus grande, Espérance fonde, avec trois autres sœurs, la Congrégation des “Servantes de l'Amour Miséricordieux”. Pauvres comme Jésus à Bethléem, elles mangent un peu de soupe aux choux, dorment par terre, appuyant la tête sur l'unique matelas qu'elles ont, et sont remplies de joie et d'enthousiasme.

Douée d’un grand esprit d'initiative et d’une activité débordante, assistée de la Providence et de médiations humaines (dont sa grande bienfaitrice et amie intime, Pilar de Arratia) elle fait surgir en l'espace de quelques années : douze maisons en Espagne pour enfants pauvres ; pour personnes âgées et pour malades assistés à domicile. Mère Espérance dit qu'à la porte de toutes ces maisons on devrait écrire :

« Frappez, pauvres, et il vous sera ouvert ; frappez, vous qui souffrez et vous trouverez consolation ; frappez, malades, et vous serez assistés ; frappez, orphelins, et dans les Servantes de l'Amour Miséricordieux, vous rencontrerez des mères. »

L'activité continue, encore plus intense quand, en 1936, éclate la guerre civile en Espagne avec tous les drames qu'elle entraîne avec elle. C'est durant cette période que la Mère fait son premier voyage à Rome, accompagnée par la très fidèle Pilar de Arratia, pour commencer, là aussi, un travail intense parmi les pauvres de la périphérie romaine, sur la Via Casilina.

La seconde guerre mondiale ayant éclatée, à Rome, sous les bombardements et les menaces des Allemands, avec l'aide des sœurs, elle recueille des enfants ; cache des réfugiés sans prêter attention à la couleur idéologique ; soigne les blessés des bombardements ; donne à manger à des milliers d'ouvriers et de nécessiteux en des repas improvisés ; console tout le monde.
L'après-guerre est dur, tant en Italie qu'en Espagne : les blessures à soigner sont nombreuses et elle travaille, encourage, organise selon un rythme infatigable.

Pour l'Année sainte de 1950, est déjà construite la Maison Généralice des Servantes de l'Amour Miséricordieux à Rome, dans la Via Casilina, qui accueille les pèlerins dès cette année-là. De nouvelles fondations en Italie : Todi, Gubbio, Pavie, Gênes, Vazzola, Borsea, Francenigo, Pérouse, Rieti, Colfosco, Fratta, Todina.

Mais le Seigneur, imprévisible dans ses desseins, la prépare à l'œuvre la plus grande de sa vie. Au mois de mai 1949, elle transcrit dans son Journal la voix mystérieuse et claire du Bon Jésus qui lui communique :
« 
Des années plus tard, toi, avec mon aide, avec plus de soucis, de fatigues, de souffrances et de sacrifices, tu organiseras le dernier et magnifique atelier qui sera d'un grand secours matériel et moral pour les jeunes filles qui auront la chance d'y être admises. À côté de cet atelier, il y aura la plus grande et la plus magnifique organisation d'un Sanctuaire dédié à mon Amour Miséricordieux : une Maison pour les malades et les pèlerins ; une pour le Clergé, le Noviciat de mes Servantes, le Séminaire de mes Fils de l'Amour Miséricordieux. Tous deux vivront en s'aidant mutuellement, les Servantes par le travail matériel et les Fils, toujours par le travail spirituel, en diffusant autour d'eux le parfum suave du bon exemple, en attirant à Moi tous ceux qui visiteront ce Sanctuaire unique de mon Amour Miséricordieux ».

Le 24 février 1951, elle note : « Le Bon Jésus m'a dit que le moment est venu de réaliser la fondation des ‘Fils de l'Amour Miséricordieux’ ».
Le 15 août de la même année, à Rome, elle donne naissance à la Congrégation des ‘
Fils de l'Amour Miséricordieux’, dont le premier est le Père Alfredo di Penta. Trois jours après, le 18 août, elle s'établit avec eux et quelques sœurs, à Collevalenza, au cœur de l'Ombrie, où elle fera édifier, dans un bosquet, le Grand Sanctuaire de l'Amour Miséricordieux.

La nouvelle Congrégation des ‘FAM’ a, comme but principal, l'union avec les prêtres diocésains pour venir, avec eux, en aide à toutes les pauvretés des hommes, avec un cœur miséricordieux. Outre Collevalenza, elle s'étend en Italie à Fermo, Campobasso, Pérouse, Rome, Macerata; en Espagne, à Larrondo, La Nora, Villava, Léon, Bilbao; au Brésil, à Mogi das Cruzes et à Juiz de Fora.
Dans l'intervalle, les sœurs, elles aussi, fondent trois communautés en Allemagne, à Ludwigshafen, à Hingolsheim et Gemersheim ; trois autres au Brésil, à Mogi das Cruzes, et une en Bolivie, à Cochabamba.
Dans la pensée et le cœur de Mère Espérance, les deux Congrégations des ‘
EAM’ et des ‘FAM’ constituent une seule Famille, divisée en six branches qui veulent embrasser tous les domaines où l'on peut manifester la miséricorde du Seigneur.

Établie à Collevalenza, Mère Espérance y passe les dernières années de sa vie ; alternant les travaux du Sanctuaire et des constructions annexes. Elle fait de fréquents voyages dans les communautés qui se développent.

Le 22 novembre 1981, saint Jean-Paul II fait sa première sortie après le sanglant attentat du 13 mai sur la Place Saint Pierre. Il se rend à Collevalenza, pour remercier l'Amour Miséricordieux. Il connaissait Mère Espérance depuis l'époque où il était Cardinal de Cracovie : il était venu la voir deux fois et parler avec elle. Sur la place du Sanctuaire remplie de monde, il pousse un cri au nom de toute l'humanité : « Amour miséricordieux, nous t'en prions, ne viens pas à nous manquer ! » Et il ajoute : « Il y a un an, j'ai publié l'encyclique "Dives in misericordia" (Riche en miséricorde). Cette circonstance m'a fait venir aujourd'hui au Sanctuaire de l'Amour Miséricordieux. Par cette présence, je désire confirmer, en quelque sorte, le message de cette encyclique... Dès le début de mon ministère, sur la Chaire de Saint Pierre à Rome, j'ai considéré ce message comme ma mission particulière. »

C'est dans une attitude de don de soi que Mère Espérance passe les dernières années de sa vie à Collevalenza. Un jour d'hiver, tandis que la terre dort dans l'attente de la résurrection, le Bon Jésus, qu'elle avait ‘volé’ dans son enfance sans jamais Le restituer, le Bon Jésus vient, Lui aussi, comme un voleur, sur la pointe des pieds, en marchant sur la neige immaculée qui recouvre les douces collines de l'Ombrie, et dérobe à la terre les membres fatigués et usés dans le service de miséricorde de son Espérance : il est 8 heures du matin, le 8 février 1983.

Esperanza de Jesús a été béatifiée le 31 mai 2014, sur l’esplanade du sanctuaire de Collevalenza, par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le pape François (Jorge Mario Bergoglio). Six cardinaux, 38 évêques et 280 prêtres concélébraient la cérémonie.

 

Pour un approfondissement :
>>> Collevalenza.it/Profili/Fr/



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