Bx Raymond de Capoue (Italie), prêtre o.p. († 1399)



Bx Raymond de Capoue
Prêtre o.p. († 1399)

R

aimondo Delle Vigne naît à  Capoue (Campanie, Italie) vers 1330. De noble famille, il se distingua dès son enfance par la candeur de ses mœurs, ses goûts religieux et sa tendre piété envers la Mère de Dieu.

Attiré, dit-on, dans la Famille des Prêcheurs, par un appel de saint Dominique, il s’y instruisit si bien des règles de la vie divine dans les âmes qu’il put bientôt en donner en divers lieux un enseignement fort loué. Envoyé comme directeur aux sœurs de Montepulciano (Toscane), il s’y montra, malgré sa jeunesse, maître parfait de sainteté. Rappelé à Rome, il fut élu Supérieur par les Sœurs qui habitaient près de Sainte-Marie-sur-Minerve. Peu de temps après, il se démit de cette charge, dans l’intention de se consacrer exclusivement à la direction des hommes.

À ce moment Catherine de Sienne jouissait déjà d’une renommée de sainteté extraordinaire. Avertie par la Vierge Marie, ainsi qu’elle nous l’atteste elle-même dans ses écrits, elle choisit Raymond comme directeur de conscience. C’est avec son secours qu’elle mena si souvent à bonne fin tant de négociations des plus ardues, acceptées pour l’avantage de l’Église et de la société. C’est avec ce même appui qu’elle rappela tant de pécheurs à une vie fructueuse pour le ciel et sut montrer à un grand nombre d’âmes la voie de la perfection.

Raymond fut le biographe de Catherine, après avoir été son directeur de conscience. Mais entre eux la direction n’était pas à sens unique.
Après la mort de Catherine, et conformément à ses prédictions, Raymond fut élu Maître de l’Ordre (le 23e maître de l’Ordre). Il s’appliqua tout de suite à ramener à son état premier la discipline religieuse, bien affaiblie par suite des calamités de ce temps (la peste noire, les guerres continuelles, le grand schisme d’Occident). Dans la plupart des provinces confiées à son gouvernement (l’Ordre eut à ce moment deux Maîtres généraux, et se trouva, comme l’Église, partagé en deux obédiences), il établit un ou deux couvents qui observaient de point en point les institutions des Prêcheurs. Ces maisons devaient donner aux autres monastères des maîtres de vie régulière et faire enfin refleurir dans l’Ordre entier l’observance primitive. À une si grande œuvre, il mit tous ses efforts, ne se laissant abattre par aucune fatigue, ne s’effrayant ni des menaces ni des calomnies. Il favorisa avec zèle les amis des lois religieuses, les protégea et les fortifia. Il plaida si bien la cause des statuts de son Ordre que désormais personne n’essaiera cette même défense sans en puiser les principaux arguments dans ses commentaires. Il a laissé une biographie de
Ste Agnese de Montepulciano, et il a écrit sur la vie de Catherine de Sienne un livre célèbre.

Mais Raymond n’a pas limité son action aux couvents dominicains ; il l’a étendue à toute l’Église. C’est ainsi que Grégoire XI (Pierre Roger de Beaufort, 1370-1378) et ses successeurs Urbain VI (Bartolomeo Prignano, 1378-1389) et Boniface IX (Pietro Tomacelli, 1389-1404) n’ont pas eu d’auxiliaire plus fidèle. Bien cruelles étaient en ce temps-là les discordes qui s’étaient allumées autour du siège de Pierre. Pour les apaiser, l’homme de Dieu n’épargna pas sa peine. On pouvait le voir souvent exilé loin des charmes de sa cellule, occupé à des légations fort difficiles pour le service du pape légitime. Bien que faible de santé, il entreprenait de longs et pénibles voyages et s’exposait à la mort sur terre et sur mer, refusant très humblement tous les honneurs qui lui étaient offerts.
À Nuremberg, où il défendait les droits de l’Église et travaillait à la restauration de l’Ordre, il tomba malade et s’endormit paisiblement dans le Seigneur le 05 octobre 1399.

Le culte rendu au Bx Raymond après sa mort ne fut jamais interrompu, ne fit que grandir et s’étendre, et fut ratifié, en 1899, par Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).



©Evangelizo.org




©Evangelizo.org 2001-2018