Bse Jeanne d'Aza, mère de saint Dominique († v. 1203)



Bse Jeanne d’Aza
Mère de St Dominique

J

eanne d’Aza, mère de saint Dominique et du Bx Mannès de Guzman, invoquée pour la fertilité des champs, naît vers 1140 à Aza (Vieille Castille, Espagne). C'était une femme d'une éminente vertu et d'un remarquable caractère. Bien qu’elle ne soit pas formellement dominicaine, la mère de saint Dominique mérite d’être citée, soit pour avoir mis au monde et éduqué dans la foi le Fondateur de l’Ordre, soit comme bienheureuse laïque.

De noble famille castillane, fille du grand maréchal de Castille Don Garcia d’Aza, tuteur du roi Alfonso VIII, elle épousa Félix de Guzman, gouverneur du bourg de Caleruega, et de cette union naquirent trois fils qui devinrent tous prêtres. L’aîné, Antonio, consacra sa vie entière au service des malades dans un hôpital. Le deuxième, le Bx Mannès, au contraire, a collaboré avec son petit frère, Domingo. Celui-ci, né le 24 juin 1170, vint réjouir le cœur de Jeanne qui, plus très jeune, avait fait un pèlerinage à l’abbaye bénédictine de Silos pour demander sur la tombe du fondateur, saint Dominique de Silos, protecteur des femmes enceintes, la grâce d’un autre fils pour perpétuer le nom de la famille. Mais le Seigneur accorde toujours infiniment plus que ce qu’on lui demande ! Les deux parents de saint Dominique sont cités par Dante : « Ô son père vraiment Félix (= heureux)! Ô sa mère vraiment Jeanne (en hébreu Jean/Jeanne signifie “le Seigneur est sa grâce”, car elle a trouvé pleinement la grâce du Seigneur qui lui a donné un tel fils) ! »

Pendant que Jeanne attendait Dominique, elle rêva qu’elle portait dans son sein un chien, qui s’enfuit en tenant dans sa gueule une torche enflammée. La marraine, elle, vit son futur filleul avec une étoile sur le front. Elles ignoraient que le chien symbolisait la fidélité, la torche l’ardeur de la charité avec laquelle Dominique allait incendier le monde, l’étoile la splendeur de la vérité avec laquelle il allait éclairer les esprits obscurcis par l’erreur. Le chien, la torche et l’étoile devinrent ainsi les symboles de saint Dominique et des frères de son Ordre, vêtus de blanc et noir, chiens fidèles à Dieu.

Jeanne se montra toujours l’ange tutélaire de sa maison: première enseignante de ses fils, elle les éduqua à la sainteté et à la vertu. Elle confia Dominique encore enfant à son frère archiprêtre. Bien qu’elle eût espéré pouvoir choyer des petits-enfants, elle ne s’opposa pas au dessein de la Providence ni aux signes très précoces de la vocation de son fils. Dieu ne tarda pas à lui montrer les splendides fruits des graines qu’elle avait plantées dans leur cœur avec tant d’amour.

Mais après ses fils, les pauvres avaient la deuxième place dans ses préoccupations, au point qu’elle vit se multiplier miraculeusement ses aumônes quand elles n’étaient pas suffisantes. Ces signes de la Providence montrèrent, aux yeux de tous, la hauteur de perfection et d’intimité avec Dieu à laquelle Jeanne était arrivée.

Pour le reste, on n’a pas plus de détails historiques sur la vie de cette dame. Quand elle mourut, vers 1203 à Caleruega, son fils Dominique s’était éloigné d’elle comme le chien du rêve, mais sa torche lumineuse commençait à resplendir dans le monde. Les malades, les pauvres et les affligés se mirent spontanément à l’invoquer comme une sainte devant ses reliques, conservées dans l’église paroissiale, obtenant ainsi grâces et protection.

Son culte a été confirmé en 1828 par Léon XII (Annibale Sermattei Della Genga, 1823-1829).



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