Saint Juan Macías Religieux o.p. au Pérou († 1645)
Commémoration : Martyrologium Romanum le 16 septembre (dies natalis). Ordo Fratrum Praedicatorum le 18 septembre.
uan Macías (Arcas Sanchez) naît à Ribera del Fresno (Badajoz, Espagne) le 2 mars 1585. De parents nobles et ruinés, qu'il perdit de bonne heure, il fut élevé par son oncle paternel au diocèse de Palencia et travailla comme berger. Il a une apparition de St Jean (bel enfant). C'était un enfant sérieux et pieux qui avait une très grande dévotion pour le Rosaire, qu’il récitait trois fois par jour, pour lui-même, pour les pécheurs et pour les âmes du Purgatoire. Il trouve déjà le moyen de consacrer son temps et une bonne partie de son maigre salaire à soulager les malades et les pauvres. Il va à Jerez, à Séville.
En 1619, à 34 ans, il s'embarque pour l'Amérique du Sud en compagnie d'un marchand qui l’a embauché et qui le licencie à l’arrivée. Il erre (900 lieues dans les solitudes) et arrive finalement à Lima où il reprend son premier métier, berger. En janvier 1623, âgé de 38 ans, il demanda l'habit de frère convers au couvent dominicain de Sainte Marie-Madeleine. Jusqu'à la fin de sa vie, pendant 22 ans, il fut le portier du couvent. Il accueille avec une immense charité les pauvres et les malades, se privant souvent de nourriture pour les nourrir et les assister. Dur envers lui-même, doux envers les autres. Il a fait des miracles.
Il avait 16 ans de moins que Martin de Porrès, qui était alors au couvent du Saint Rosaire, aussi à Lima. Comme lui, il mena une vie pénitente (jeûnes, cilice, discipline), il passait une partie de ses nuits à prier pour les âmes du purgatoire. Comme lui, il fut d'une admirable humilité, supportant pendant plus de douze ans les reproches, les injustices et les calomnies. Comme lui encore, il eut la passion des pauvres et des malades. Il en nourrissait 200 chaque jour ; il les servait à genoux, les réconfortait par des dons de vêtements ou d'argent provenant de ses quêtes, leur rendait les plus humbles services. Il a exercé aussi très largement le ministère du conseil, ramenant à Dieu les égarés.
Cet illettré parlait de Dieu comme un docteur. Jean avait un tel rayonnement, que beaucoup de gens grâce à lui revinrent à Dieu. Comme Martin enfin, il mourut après avoir prédit le jour de sa mort (le 16 septembre 1645) et lié ses reins d'une chaîne de fer. « Jean Macias n’a ni prêché ni écrit. Ce frère aurait été étonné si on lui avait dit que son humble vie apporterait un message à notre monde, et de plus, un message social. Mais c’est justement cette humble vie qui aujourd’hui est un témoignage pour nous. Il connaissait le saut dans l’inconnu, le mélange incessant d’espérance et de peur, les difficultés du déracinement et de l’adaptation. Il était de ces millions de gens qui depuis des siècles sont poussés d’un pays à l’autre, pas pour leur plaisir ni par désir d’aventure, mais par la pression des événements.... dans ce petit monde des déracinés il est devenu un saint, au milieu des plus pauvres. »
Juan Macías a été béatifié en 1837 par Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846) et canonisé le 28 septembre 1975 par saint Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).
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