Bx Venturin de Bergame, frère prêcheur († 1346)



Bx Venturino de Bergame
Frère prêcheur († 1346)

V

enturino naît le 9 avril 1304 à Bergame. Son père était le célèbre maître Lorenzo de Apibus (de la famille Artifoni di Almeno), docteur en grammaire et logique, précepteur des neveux du cardinal Longo à Avignon; sa mère, de la noble famille Caracosa. Ses frères et sœurs : Pierina, Caterina (qui devint moniale dominicaine) et Jacopo Domenico (qui fut ami de Pétrarque).

À 14 ans, Venturino entra chez les dominicains au couvent Saint-Étienne à Bergame. Il finit ses études à Gênes, fut ordonné prêtre et devint maître des novices. Il s’inscrivit à la Société des Frères pèlerins, instituée par l’Ordre pour les Missions d’Orient. Arrivé à Venise pour s’embarquer, il fut, en fait, envoyé à Chioggia, à Vicence, et à Bologne. Il s’imposait déjà comme orateur, souvent contraint de prêcher en plein air vu le nombre d’auditeurs (1328-1335). 

En 1335 il organisa pour des pénitents un pèlerinage Bergame-Rome, dans l’intention de faciliter la conversion des pécheurs à la pénitence, d’amener guelfes et gibelins à faire la paix, et de réconcilier avec le pape les nombreux excommuniés bergamasques. 3000 personnes partirent le 5 février 1335, avec une halte à Florence. Arrivé à Rome le 21 mars, il prêcha pendant 12 jours, puis (laissant le pèlerinage se terminer dans le désordre) il partit avec son frère Jacopo voir à Avignon le pape Benoît XII (Jacques Fournier, 1334-1342), qui se méfiait peut-être, comme Clément VI (Pierre Roger, 1342-1352) par la suite, du tempérament enthousiaste de Venturino, qu’on pouvait juger utopiste, et de ses apparences d’agitateur.

Son projet fut mal compris : Benoît XII crut que Venturino voulait se faire pape. Suivit un interrogatoire, puis l’interdiction de prêcher et de confesser, et l’exil à Aubenas, dans un couvent pendant 8 ans, qu’il passa à écrire des lettres et des traités spirituels : De Spiritu Sancto, In Psalterio decacordo, De humilitate, De Profectu spirituali, De remediis contra tentationes spirituales.

Finalement il fut libéré en 1343 par Clément VI qui le réhabilita publiquement et l’envoya à Milan prêcher la Croisade contre les Turcs. Il pressa le pape de nommer comme chef de la croisade Humbert II de Dauphiné, dont il avait été l’ami et le conseiller spirituel, mais Humbert se révéla incapable.
Il accompagna les croisés de Marseille en Orient, entouré d’un extraordinaire enthousiasme. Mais à peine arrivé à Smyrne, le 28 mars 1346, il succomba aux fatigues apostoliques et aux pénitences. 

Il fut maître de grammaire comme son frère et son père, mais surtout prédicateur populaire très efficace, contemplatif de rude tempérament, convaincu et ardent dans sa mission de réformateur; il fut aussi thaumaturge. Visage émacié et ascétique ; parole facile et prompte, en latin ou en italien (il savait aussi le français et un peu d’allemand). Ses sermons avaient des couleurs effrayantes, son tempérament était passionné, sa vie spirituelle intense, son mysticisme hardi, son prophétisme accentué. Toute l’Italie venait l’écouter.
Il correspondait avec des Italiens, Allemands, Français, Anglais, Espagnols. Ses lettres sont structurées comme celles de Ste Catherine de Sienne. Avec les lettres il envoyait aussi des instruments de pénitence.
Étranger aux intérêts politiques, il était soutenu par la conscience d’être inspiré par Dieu.
Il était ami avec les dominicains Jean de Tambach et Jean Tauler, qu’il influença ainsi que les autres mystiques allemands du XIVe.



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