Bx Louis-Édouard Cestac, prêtre et fondateur († 1868)



Bx Louis-Édouard Cestac
Prêtre et fondateur des
Servantes de Marie’ et des ‘Bernardines

L

ouis-Édouard naît à Bayonne le 6 janvier 1801. Son père, Dominique Cestac, après avoir été ‘chirurgien de la marine’, devient chirurgien de la ville et des prisons. Sa mère, Jeanne Amitessarobe, est d'ascendance basque espagnole. Louis-Édouard a deux sœurs dont la cadette Élise (1811-1849) deviendra sa collaboratrice.

Après des études au Petit Séminaire d'Aire-sur-Adour puis au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, Louis-Édouard est nommé professeur au Petit Séminaire de Larressore. Il est ordonné diacre le 26 juin 1825 et prêtre le 17 décembre 1825, à l'âge de 24 ans. En 1831, âgé de 30 ans, l'abbé Cestac est nommé vicaire à la cathédrale de Bayonne.

Dans ce port, la prostitution sévit parmi les jeunes filles, parfois très jeunes, qui errent dans les rues et près des chantiers navals. C’est pour elles que le jeune vicaire fonde en 1836 un foyer d'accueil, dans une maison prêtée par la ville de Bayonne et dénommée ‘Le Grand Paradis’. Deux ans plus tard, il achète à crédit un domaine agricole situé à Anglet : le domaine Châteauneuf, qu'il appellera ‘Notre-Dame du Refuge’. Avec quelques éducatrices bénévoles, il élabore pour les jeunes “pénitentes”, comme on les appelle à l’époque, un projet d'éducation fondé sur l'amour de Marie, la liberté et le travail.

En 1842, les 14 premières collaboratrices de l’abbé Cestac se consacrent à Dieu par des vœux religieux. Le père leur donne une règle de vie qu'il a écrit à la Trappe de La Meilleray en 1839 et à Bétharram en 1841, chez son ami prêtre Michel Garicoïts, un saint célèbre dans la région et bien au-delà depuis sa béatification par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et sa canonisation par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), en 1947.
L’un et l’autre sont des fondateurs d’ordres : l’abbé Michel Garicoïts avait fondé en 1838 la congrégation des Prêtres auxiliaires du Sacré-Cœur de Jésus, qui deviendra, cette même année 1841, la société des ‘
Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus
.
L’année suivante, le 6 janvier 1842, c’est au tour de l’abbé Louis-Édouard Cestac de fonder la congrégation des ‘Servantes de Marie’. Parmi ses premières recrues, sa propre sœur Élise Cestac, en religion sœur Marie-Madeleine, cofondatrice ; Gracieuse Bodin, sœur Marie-François de Paule, chargée d'accompagner les premières prostituées accueillies, et qui deviendra la première supérieure générale de la congrégation ; Marie Supervielle, sœur Marie-François de Sales, qui organisa le travail dans la communauté naissante de Notre-Dame du Refuge. Une dizaine d’années plus tard, en 1851, naît la branche contemplative des ‘Solitaires de Saint-Bernard’ ou ‘Bernardines’ afin d’accueillir certaines des "pénitentes" désirant mener une vie religieuse vouée à la prière et au travail dans la solitude.

À partir de 1852, année de la reconnaissance officielle de la congrégation, l’abbé Cestac envoie ses religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir des écoles (120 écoles dans 10 départements). Passionné de pédagogie, il invente une méthode de lecture pour ses jeunes institutrices. Mais il est aussi expert en agriculture, et veut répondre au besoin de bien nourrir et au meilleur prix les jeunes accueillies à Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis tout en travaillant à l'essor de l'agriculture dans la région. Il fait de Notre-Dame du Refuge un lieu d’expérimentation et d’innovation pour une agriculture plus prometteuse.
C’est ainsi que Notre-Dame du Refuge devient un lieu d’expérimentation et d’innovation reconnu par les plus hautes autorités : élu président du comice agricole de Bayonne en 1857, le fondateur de Notre-Dame du Refuge est décoré en 1865 de la Légion d'honneur par Napoléon III, pour son action sociale et agricole.

L’empereur et son épouse, familiers de la région puisqu’ils avaient "lancé" Biarritz, appréciaient particulièrement l’abbé Cestac : l'impératrice Eugénie était venue prier à la chapelle de paille de Saint-Bernard (à Anglet) pour demander un fils. Le père Cestac assura publiquement que sa prière serait exaucée, et elle le fut : Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique de Napoléon III et d’Eugénie, naquit le 16 mars 1856 à Paris : ce fut "le Prince impérial", mort héroïquement au combat contre les Zoulous en Afrique du Sud, le 1er juin 1879.

Quant à l’abbé Louis-Edouard Cestac, il était "né au ciel" le 27 mars 1868 à Notre-Dame-du-Refuge, à Anglet, où son corps repose toujours. « Ma vie s'est passée au milieu des pauvres et des petits. Je les aime et je sens tout ce qu'on leur doit d'intérêt et d'amour… », avait-il dit au Prince Président (le futur Empereur) en 1852.
Les ‘Servantes de Marie’(280 sœurs) poursuivent son œuvre au service des pauvres en France, en Espagne, en Amérique latine, en Afrique, et en Inde.

Louis-Edouard Cestac a été proclamé Bienheureux le 31 mai 2015.
La cérémonie, retransmise en direct sur KTO, s’est déroulée en milieu d’après-midi en la magnifique cathédrale gothique Sainte-Marie qui surplombe la ville, au cours de la messe de la Sainte Trinité, présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., qui représentait le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) avec Mgr Aillet, évêque de Bayonne, les évêques d’Aquitaine et du Pays basque espagnol.

Pour un approfondissement :
>>> Saints du diocèse de Bayonne



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