Sainte Maria Francesca des Cinq Plaies Première napolitaine canonisée
aria Francesca, dans le siècle Anna Maria Gallo, naît le 25 mars 1715 dans les Quartiers Espagnols de Naples, de Francesco Gallo et de Barbara Basinsi.
Le père tenait un petit magasin de mercerie, mais avait un caractère très dur, irascible, et maltraitait son épouse et sa fille ; il était en outre assez avare. La Maman en revanche était très douce, pieuse et patiente. Anna Maria n’avait qu’un an, quand saint Francesco De Girolamo, prêtre s.j. (1642-1716) prédit sa future vie toute sainte.
Grâce à sa mère, la petite fille grandit dans la Foi, s’attirant même le surnom de “petite sainte” (santarella) dans son entourage. Elle montrait une grande fidélité à l’Église et aux Sacrements ; elle était soumise aux durs traitements qu’elle recevait de son père et même de ses sœurs, offrant à Dieu ses souffrances pour le Salut des âmes. Elle fréquentait l’église Sainte Lucie (Santa Lucia al Monte), annexée au couvent des Frères Alcantarins ; son premier directeur spirituel était Giovanni Giuseppe della Croce, prêtre o.f.m. († 1734), futur saint lui aussi, qui comprit à quelle sainteté cette jeune fille était promise.
À seize ans, elle manifesta à son père son désir d’entrer dans le Tiers-Ordre des Frères Alcantarins, mais elle se heurta bien évidemment à un net refus, car son père l’avait promise en mariage à un jeune homme riche qui l’avait demandée. Mais un certain Père Teofilo réussit à le convaincre et il finit par se rendre aux désirs de sa fille.
Anna Maria prononça alors ses vœux, le 8 septembre 1731, en la fête de la Nativité de Marie, prenant en même temps le nom de Maria Francesca des Cinq Plaies, car elle avait une dévotion toute particulière pour la Passion de Jésus-Christ, pour saint François d’Assise et la Vierge Marie. Elle prit l’habit religieux, continuant à vivre dans la maison paternelle… et à recevoir les mauvais traitements des siens. En plus, on la confia à la direction spirituelle d’un prêtre de tendances jansénistes qui, pour l’éprouver, lui imposait des pénitences excessives ; elle les acceptait en toute soumission, en y ajoutant même quelques autres de son initiative.
À 38 ans, et pendant trente-huit autres années, elle fut la gouvernante de son directeur spirituel, le père Giovanni Pessiri, chez qui elle s’installa avec une consœur, Maria Felice, au second étage d’un vieil immeuble de Naples.
Maria Francesca eut le charisme de la prophétie. Elle annonça en effet beaucoup d’événements à ceux et celles qui venaient lui demander conseil. C’est ainsi qu’elle reçut Francesco Saverio Bianchi, à qui elle prédit la sainteté. On dit qu’elle prédit aussi la Révolution française. En outre, comme saint François d’Assise, elle reçut les stigmates de la Passion, qui lui causèrent de grandes souffrances chaque vendredi, ainsi que durant tout le Carême.
À sa mort, le 6 octobre 1791, elle fut ensevelie dans cette église Sainte Lucie, où elle s’était si souvent recueillie (Corso Vittorio Emanuele, à Naples). Maria Francesca des Cinq Plaies à été béatifiée le 12 novembre 1843 par le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Mauro Alberto Cappellari, 1831-1846) et canonisée le 29 juin 1867 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878). Récemment, la maison où elle avait vécu si longtemps comme gouvernante, fut transformée en sanctuaire à son nom, et c’est là que, le 6 octobre 2001, furent transférées ses reliques.
Sainte Maria Francesca, première napolitaine canonisée, est la patronne des “Quartiers Espagnols” de Naples : elle y fut invoquée durant la Deuxième Guerre mondiale et, bien que Naples fut lourdement bombardée, ce quartier fut totalement épargné. La Sainte est particulièrement invoquée aussi pour et par les femmes stériles et enceintes. On conserve ainsi une chaise, dite miraculeuse, sur laquelle la Sainte se mettait pour se reposer un peu et surtout quand elle souffrait les douleurs de la Passion : c’est sur cette chaise que vont s’asseoir actuellement les femmes stériles désireuses d’avoir un enfant. Les nombreux ex-voto représentant des nouveau-nés attestent visiblement les grâces reçues.
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